samedi 10 mars 2007

نوروز






















English Source

Norouz (aussi transcrit Noe-Rooz, Norouz, Norooz, Noruz, Novruz, Noh Ruz, Nauroz, Nav-roze, Navroz, Náw-Rúz or Nowrouz et en Persan نوروز) est la fête traditionnelle Iranienne célébrant le nouvel an du calendrier iranien (premier jour du printemps). La fête est célébrée par certaines communautés le 21 mars, et par d'autres le jour de l'équinoxe vernal, qui a lieu le 20, 21 ou 22 mars.
Le mot vient de l'Avestique nava=nouveau + rəzaŋh=jour/lumière du jour signifiant "nouveau jour/lumière" et qui a toujours le même sens en Persan ((no=nouveau + rouz=jour signifiant "nouveau jour")
Norouz est célébré depuis au moins 3000 ans et est profondément enraciné parmi les rituels et les traditions du Zoroastrisme. Aujourd'hui, la fête de Norouz est célébrée dans de nombreux pays qui ont été des territoires ou qui ont été influencé par l'Empire Perse: en dehors de l'Iran, on peut citer l'Irak, l'Afghanistan, des parties du Moyen-Orient aussi bien que dans les ex-républiques soviétiques du Tadjikistan, de l'Ouzbekistan, de l'Azerbaïdjan, du Kazakhstan, et du Kyrgyzstan. La fête est aussi célébrés par les Parsis zoroastriens en Inde et en Turquie, où il est appelé Nevruz en Turc et Newroz en Kurde.
Dans la plupart des pays, on accompagne la fête par un ''Norouz Mubarak (mubarak: félicitations). En Turquie, on dit Biramuz Mubarak (en Turc) ou Cejna we pîroz be(en Kurde).
La suivants de la variante Fasli du calendrier Zoroastrien célèbrent aussi Norouz comme le premier jour de l'année nouvelle. D'autres variantes du calendrier Zoroastrien célèbrent deux fois Norouz, une fois en tant que Jamshedi Navroz le 21 mars en tant que début du printemps, et un second Norooz a lieu, en juillet/aout (voir Calendrier zoroastrien), en tant que veille de l'année nouvelle ou jour de l'an. Le fait que ce second Norouz soit célébré en tant que dernier jour de l'année (contrairement à ce qu'on pourrait penser d'un terme qui signifie "nouveau jour") pourrait être du au fait que dans la Perse antique le jour commençait au coucher du soleil, alors qu'ultérieurement, les Perses pensaient que le jour commençait au lever du soleil.
La foi bahá’íe, une religion qui trouve ses origines en Iran, célèbre aussi ce jour (son nom est alors "Naw Rúz") en tant que fête religieuse marquant non seulement la nouvelle année selon le calendrier Bahá'í, mais aussi la fin de leur jeûne de 19 jours. Les Bahá'ís persans suivent toujours les coutumes iraniennes associées avec le Norouz, mais les Bahá'ís du monde entier fêtent ce jour, en suivant plus ou moins leurs coutumes locales. Alors que Naw Rúz, d'après leurs écritures, tombe le jour de l'équinoxe vernal, les Bahá'ís le célèvrent le 21 mars, sans se soucier du jour précis où tombe l'équinoxe vernal. Les Bahá'ís doivent ce jour là suspendre leur travail ainsi que tout travail scolaire.
Dans les républiques ex-soviétiques d'Asie centrale, Norouz, le 21 ou 22 mars, est communément considéré comme le "nouvel an des musulmans" (entendre des ethnies de religion musulmane) et donne lieu à des festivités tant religieuses que profanes.
Alors que le calendrier Persan est très précis concernant le moment astronomique auquel la nouvelle année commence, la période de 24 heures pendant laquelle l'année astronomique commence est considérée comme Norouz.

Histoire
Le terme Norouz est apparu pour la première fois dans les documents de l'Empire Perse au second siècle avant notre ère, mais il y a des raisons de croire que la célébration est beaucoup plus vieille et qu'elle était déjà probablement un jour important pendant la dynastie Achéménide (vers 648 av. J-C - 330 av. J-C). Il a été suggéré que dans le célèbre complexe palatial de Persépolis, ou qu'au moins le palais de l'Apadana et "Palais aux cent colonnes" avaient été construits afin d'être utilisés spécialement pendant les célébrations de Norouz. Cependant, aucune mention du terme Norouz n'existe dans les inscriptions Achéménides.
Les plus anciennes mentions de Norouz remontent à l'époque Parthe/Arsacide (247 av. J-C - 224 av. J-C). Il y a des référence spécifiques à la célébration de Norouz pendant le règne de Vologès Ier (51 - 78 av. J-C), mais les détails ne sont pas cités.
Des détails substantiels sur la célébration de Norouz apparaissent après l'accession au trône d'Ardachîr Ier, fondateur de la dynastie Sassanide (224 - 650 de notre ère). Sous les rois Sassanides, Norouz était célébré comme le jour le plus important de l'année. La plupart des traditions royales de Norouz comme les audiences royales en public, les cadeaux et le pardon des prisonniers ont été établies pendant l'époque Sassanide et sont restés telles quelles jusqu'à l'époque moderne.
Norouz, de même que Sadeh (qui est célébré au milieu de l'hiver), a survécu dans la société après l'introduction de l'Islam en 650 apr. J-C D'autres célébrations comme Gahanbar et Mehragan ont été mises de côté ou ont seulement continué à être suivies par les Zoroastriens, qui les ont emmenées jusqu'en Inde. Norouz, cependant, était une fête très célébrée, même par ceux qui ont adopté l'Islam très tôt. Il reste des indications que les quatre grands caliphes ont présidé aux célébrations de Norouz, et que le jour était férié pendant la période Abbasside.
Après la chute du califat et la ré-émergence de dynasties perses comme les Samanides et les Bouyides, Norouz a été élevé à un niveau encore plus important. Les Bouyides ont fait revivre les anciennes traditions de l'époque Sassanide et ont restauré d'autres célébrations de moindre importance qui avaient été éliminé par le Califat. Même les envahisseurs Ottomans et Mongols n'ont pas tenté d'abolir Norouz au profit d'une autre célébration. Norouz est donc resté la principale fête des persans à la fois au niveau officiel et populaire. La dernière illustration remarquable de la stabilité de cette fête (d'origine païenne toutefois) est à la suite de l'avénement de la République Islamique. Le nouveau régime d'obédience religieuse voyait d'un mauvaise œil une celebration si grandiose et si populaire pour une fête non religieuse. Aucun effort n'est fait pour celebrer officiellement ce jour et un parallèle systématique est fait avec les martyres de la révolution et de la guerre. Après deux décénies, la volonté populaire a donné raison à l'Histoire. Norouz est de nouveau célebré en Iran encore plus faste que par le passé et de grands Haftsin ont fait leur apparition ces dernières années à l'initiative de la mairie de Téhéran dans les grandes places de la ville!

Chāhār Shanbe Sûri
Le dernier mercredi de l'année est célébré par les iraniens sous le nom de Chāhār Shanbe Sûri, moment où tout le monde sort dans la rue, fait des feux et saute par dessus en criant Zardie man az tou Sorkhie tou az man (littéralement: Je te donne ma couleur jaune, tu me donnes ta couleur rouge -celle du feu-, mais figurativement: je te donne ma pâleur - ou ma maladie-, je prends ta force - ta santé-.
Offrir des pâtisseries connues sous le nom de Ajile Moshkel Gosha est la façon de remercier pour la santé et le bonheur de l'année passée, tout en échangeant toute pâleur et tout mal restant pour la chaleur et les vibrations du feu.
D'après la tradition, les esprits des ancêtres rendent visite aux vivants les derniers jours de l'année, et beaucoup d'enfants s'entourent de draps, rejouant ainsi symboliquement les visites des morts. Il court aussi dans les rues en tapant sur des boîtes et des casseroles et frappent aux portes pour jouer des tours au gens. Ce rituel est appelé qashogh-zany (battage de cuillers) et symbolise le fait de chasser le dernier mercredi de malchance de l'année.
Il y a plusieurs autres traditions cette nuit là, dont les rituels de Kûzeh Shekastan, pendant lequel on casse des jarres en terre qui contiennent symboliquement la mauvaise fortune de quelqu'un, Fal-Gûsh ou l'art de la divination en écoutant les conversations des passants et le rituel de Gereh-gosha-î, faire un nœud dans un mouchoir ou un tissu et demander au premier passant de le défaire afin d'éloigner la malchance de quelqu'un.

Les Haft Sîn

Une table des Haft Sîn plus complète
La tradition principale de Norouz est la mise en place des Haft Sîn (هفت سین) -les sept 'S', sept objets dont le nom commence par la lettre S ou "sîn" (س) de l'alphabet Persan, qui sont sept objets spécifiques disposés sur une table correspondant aux sept créations et aux sept immortels les protégeant. Aujourd'hui, ils ont été un peu modifiés mais le symbolisme demeure. Chaque famille essaie de garder leur table des Haft Sîn la plus jolie possible, puisque le sens spirituel est aussi important que la façon dont ils sont disposés puisque les visiteurs voient cette disposition comme une réflexion de leur goûts.
La liste suivante est un exemple des objets servant à faire les Haft Sîn, bien qu'il n'y ait pas de consensus permettant de dire lesquels sont les sept concernés:
sabzeh - germes de blé, orge ou lentille poussant dans un plat (symbolisant la renaissance)
samanu - un gâteau très sucré fait de germe de blé (symbolisant l'abondance)
senjed - le fruit séché du jujubier (symbolisant l'amour)
sîr - ail (médecine)
sîb - pommes (beauté et bonne santé)
somaq - baies de sumac (la couleur du lever du soleil)
serkeh - vinaigre (l'âge et la patience)
sonbol - l'odorante fleur de Jacinthe (l'arrivée du printemps)
sekkeh - pièces (prospérité et santé)
Les autres objets sur la table peuvent inclure les suivants:
pâtisseries
bougies allumées (bonheur)
un miroir
des œufs peints, peut-être un pour chaque membre de la famille (fertilité)
un bol avec deux (ou plus) poissons rouges (vie)
un bol d'eau contenant une orange (la terre flottant dans l'espace)
eau de rose pour ses pouvoir magiques nettoyants
les couleurs nationales, pour la touche de patriotisme
un livre sacré (par exemple, le Coran, Kitáb-i-Aqdas, la Bible, la Torah ou l'Avesta) ou encore un livre de poésie (presque toujours le Shâh Nâmâ ou le divan d'Hafez)

Haji Firûz

Le traditionnel porteur des couleurs de Norouz est un personnage appelé Haji Pirûz, ou Hadji Firuz. Il symbolise la renaissance du dieu du sacrifice sumérien, Domuzi (Dumuzi, qui a donné son nom au mois hébreu de Tammuz), qui était tué à la fin de chaque année et renaissait pour le début de l'année nouvelle. Portant du maquillage noir et un costume rouge, Haji Pirûz chante et danse dans les rues avec tambourin et trompettes en distribuant ses bons vœux pour l'arrivée de la nouvelle année.
source: wikipedia